Gardes occasionnelles ou régulières, loisirs différents, passage de témoin mémoriel… le rôle des grands-parents compte de plus en plus dans l’éducation des enfants. On commence à peine à se pencher sur ce nouveau domaine : l’éducation grand-parentale

Pendant longtemps, le rôle des grands-parents était bref. On mourrait jeune et les petits-enfants n’avaient le temps ni de s’attacher, ni même de vivre des choses avec des grand-parents presque grabataires à leur naissance. Désormais, on devient grand-parent à 53 ans en moyenne. Et à 56 ans, une personne sur deux est devenue grand-parent. Compte-tenu de l’allongement de la durée de vie, ce sont près de 30 ans que l’on va passer dans ce rôle que l’on n’a pas choisi.

Second rôle éducatif au choix des parents

Car même si certains le souhaitent, on doit compter sur le bon vouloir de ses enfants pour être grand-parent. Et aussi pour en assumer le rôle : ce sont les parents qui décident quelle place le senior va occuper auprès de ses enfants. Généralement, cette place se définit par acceptation mutuelle : le grand-parent va prendre le second rôle éducatif et laisser ostensiblement le premier aux parents si l’on veut que l’accord intergénérationnel se passe correctement.

Symboliquement, les parents ancrent l’enfant dans le présent. Ils le forment à comprendre le monde qui l’entoure. Les grands-parents s’occupent des deux autres extrémités de la vie. En amont, ils ancrent l’enfant dans une lignée qui les dépasse. Ils lui font comprendre qu’il n’est qu’un maillon dans une longue chaîne : ils ont connu des gens morts depuis longtemps, y compris dans la parentèle de leur petits-enfants. Ils sont les gardiens d’une mémoire familiale et contribuent à situer la lignée dans la grande Histoire.

Des morts acceptables

Et de l’autre côté, ils sont ceux qui aident l’enfant à appréhender la mort. A l’âge où les enfants se rendent compte que les humains sont mortels, les grands-parents permettent d’envisager cette extrémité sans trop d’angoisse. Alors qu’il est effrayant de penser à la mort de ses parents, les grands-parents sont un pis-aller qui autorise la réflexion sur la mort et éventuellement un après.

De la même manière, avec les changements sociétaux actuels, les grands-parents sont aussi ceux qui permettent de garder la cohésion familiale en cas de divorce. Lorsque les choses se passent bien avec leur ex-gendre ou leur ex-bru, ils prennent en charge une partie de la permanence des liens.

Effets positifs sur la santé

D’un point de vue purement pratique, le rôle des aïeux est également très positif et de nombreuses études viennent le confirmer. C’est ainsi que chaque année supplémentaire à côtoyer ses grands-parents augmente d’un point les chances de réussir son éducation secondaire. Et ce quel que soit le niveau scolaire des aînés. Lorsqu’ils vivent sous le même toit, les grands-parents ont un effet positif sur la santé et surtout sur la baisse des accidents domestiques pour les plus jeunes enfants. Même si la cohabitation entre trois générations n’est pas simple.

Et à l’adolescence, il y aurait également un lien entre le bien-être du jeune et sa proximité affective avec ses grands-parents. Que des avantages qui permettent de supporter d’aller voir « mamie qui pique » ou « papy qui râle » pour celles et ceux qui ont encore leurs grands-parents.

Jean Luc Eluard

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