Le 14 juillet, le 15 août, fêtes militaires ou tout simplement animations municipales… les communes du littoral et de l’intérieur des terres vont illuminer le ciel et rivaliser avec leurs voisines.

Si les feux d’artifice sont tirés pour ces occasions, c’est avant tout grâce à la saison et non pas pour les dates à célébrer. Personne ne s’attend à un feu d’artifice pour le 11 novembre ou à Noël, du moins sous nos latitudes. Pas de pluie, pas de vent, ciel dégagé… Mieux vaut mettre tous les atouts de son côté en choisissant l’été. Car si les professionnels préfèrent parler de pyrotechnie et non de feux d’artifice, c’est qu’ils relèvent d’une technique très maîtrisée.

La poudre noire nécessaire à ces effets de couleurs (rares au départ) et de sons est rapportée d’Asie par le Vénitien Marco Polo au XIIIe siècle. Les monarques, pour qui rien n’est trop beau ni, surtout, trop cher, s’en emparent. En 1615, le premier feu d’artifice impressionnant est tiré place Royale pour le mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche. Puis les archives retiennent aussi celui que Louis XV fait tirer sur les bords de la Seine pour célébrer le mariage de sa fille aînée, en 1739. Les frères Ruggieri, venus d’Italie et à qui le roi de France a confié ce feu, deviendront alors les artificiers royaux, améliorant la technique.

Cuivre, baryum, sodium…

L’élaboration de la pyrotechnie est toujours inspirée de la poudre noire initiale, mais les avancées de la chimie au XIXe vont considérablement modifier les feux d’artifice.

Ces derniers reposent sur une combustion dans un contenant restreint, rendue possible par un mélange de composés réducteurs (soufre et carbone, silicium, magnésium et titane) et des oxydants (chlorate, perchlorate et nitrate). Ce savoir pyrotechnique se trouve dans de nombreuses applications militaires (feu grégeois hier, armes incendiaires aujourd’hui) ou civiles (airbag, signaux de détresse…).

Pour les feux d’artifice, le pyrotechnicien a aujourd’hui toute une gamme de composés métalliques qu’il ajoutera à son mélange initial pour autant de couleurs : strontium et sodium pour le rouge, baryum pour le vert, cuivre pour le bleu… Bouquets, cascades et soleils sont toujours tirés par un mortier ou une fusée.

14 juillet et 15 août, la magie et la surprise opèrent toujours comme au temps des fêtes royales.

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