baleine

Les baleines sont des alliées de poids dans la lutte contre le réchauffement climatique. Des recherches récentes mettent en avant leur rôle dans le bon fonctionnement de l’Océan et la séquestration du CO2.

Le dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), structure onusienne basée à Genève, fait froid dans le dos. En 2018, les concentrations* de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, notamment celui du CO2, ont atteint de nouveaux sommets. Et ces niveaux records ne montrent malheureusement « aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, malgré tous les engagements pris au titre de l’Accord de Paris sur le climat », déplore le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas qui a exhorté les états membres à passer à l’action.

À l’échelle du globe, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) ont atteint 407,8 parties par million (ppm) en 2018, soit 147 % de plus par rapport au niveau préindustriel de 1750. Le CO2, associé aux activités humaines, est le principal gaz à effet de serre persistant dans l’atmosphère.

Dans ce contexte pour le moins préoccupant, la nature pourrait, une fois de plus, apporter une partie de la solution… à condition de protéger les baleines. C’est ce qui ressort d’un article publié dans le magazine Finances et Développement, co-signé par plusieurs experts du Fonds Monétaire International (FMI), avec le concours de Great Whale Conservancy (GWC).

La baleine, une alliée de poids

Car les baleines jouent un rôle significatif dans le bon fonctionnement de l’océan. Ces géantes des mers contribuent en effet au développement du phytoplancton, grâce à certains minéraux présents dans leurs déjections. Or, ces petits organismes marins présents à la surface de l’océan captent à eux seuls 40 % du CO2 produit, tout en générant 50% de l’oxygène dont nous avons besoin.

Dans ces conditions, « une augmentation, ne serait-ce que de 1% de la productivité du phytoplancton liée à l’activité des baleines, permettrait de séquestrer capture des centaines de millions de tonnes additionnelles de CO2 par an. Soit autant que l’apparition soudaine de deux 2 millions d’arbres matures », estiment les rédacteurs de l’article.

Et ce n’est pas tout. Car les baleines jouent également un rôle non négligeable dans le stockage du CO2 . « Chaque baleine séquestre 33 tonnes de CO2 en moyenne. Lorsqu’elle meurt. Son corps coule au fond de l’océan, piégeant ce carbone pour des siècles », soulignent les experts. Un chiffre à comparer aux 20 à 30 à tonnes de CO2 séquestrés chaque année en moyenne par la plupart des arbres communs.

« Sauver les baleines contribue à sauver la planète, c’est aussi simple que cela », Michael Fishbach, directeur de GWC.

Chaque baleine compte !

Longtemps ignoré, ce service essentiel rendu par les baleines a été pris en compte en septembre 2018 par la Commission baleinière internationale. Il plaide en effet en faveur d’une meilleure protection de ces géantes des mers.

Et chaque baleine compte ! Les experts du FMI ont ainsi estimés à 2 millions de dollars la valeur d’une baleine à raison de l’ensemble des services rendus à l’humanité. Sachant qu’à quelques exceptions près les populations de cétacés sont plutôt en déclin, il importe donc de mieux les protéger afin que leurs effectifs remontent. Leur rôle est si important que « leur survie devrait (…) être intégrée aux objectifs de l’ensemble des signataires de l’Accord de Paris sur le climat », estime Ralph Chami, directeur adjoint du FMI et principal auteur de l’article.

Alexandrine Civard-Racinais

Par concentrations*, on entend les quantités de gaz restant dans l’atmosphère et non les quantités de gaz émises dans l’atmosphère.

 

Photo de couverture par skeeze de Pixabay

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