lave linge

En pleines vacances d’hiver, vous avez glissé une veste polaire dans votre sac. L’esprit d’autant plus léger que ce vêtement chaud et confortable est issu du recyclage des bouteilles. Mais c’est autant de déchets plastiques qui termineront leur course dans l’Océan…

533 millions de microfibres plastiques, issues du lavage des vêtements au sein des foyers américains et canadiens, se retrouvent chaque année dans les rivières, les lacs et les océans. Cette estimation, issue du rapport sur le « Rôle des textiles dans la pollution liée aux microfibres » (en anglais) rendu public par l’ONG Ocean Wise fait froid dans le dos. Car cette pollution s’ajoute aux autres sources de micro-plastique et contribue à la pollution de l’Océan mais aussi des sols et de l’air. Et les extrapolations à l’échelle planétaire donnent le vertige.

 

Plus d’un tiers des particules de micro-plastique présentes dans les mers proviennent de textiles synthétiques.  Source: Boucher, J. and Friot D. (2017)*

Les textiles polaires sur le banc des accusés

Les tissus polaires, qui entrent dans la composition de nombreux vêtements de sport ou de plein air, figurent au premier rang des accusés. Ils génèrent en effet 0.778 grammes de microfibres à chaque lavage (pour un kilo lavé). A titre de comparaison, un tissu en nylon génère « seulement » 0.027 grammes de microfibres par kilo de linge lavé et s’avère moins polluant en fibres plastiques.

On peut donc légitimement se demander, comme le fait Greenpeace Suisse, s’il ne serait pas pertinent d’arrêter de « produire des vestes en fibre polaire à partir de bouteilles PET usagées, qui dégageront du micro-plastique aboutissant finalement dans l’Océan. » L’ONG souligne qu’il convient à cet égard d’« adapter les processus de production, et perfectionner les systèmes de filtration » des eaux usées.

Faut-il jeter sa polaire avec l’eau de rinçage ?

En l’absence de réponse étatique et industrielle, faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Non, car l’adoption de quelques gestes simples, proposés par la Plastic Soup Foundation, permettraient de limiter la pollution plastique générée par le lavage de sa polaire. Limiter l’ajout d‘adoucissants en fait partie, car ces derniers amplifieraient la perte de fibres au lavage.

En revanche, en l’état actuel des connaissances, il semble que la température et le temps de lavage n’aient pas d’impact sur la quantité de microfibres rejetées. C’est ce qu’il ressort d’une étude sur la libération de microfibres des tissus en polyester lors du lavage (en anglais) publiée en 2017 par des chercheurs du laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA, Suisse).

D’autres études sont en cours au sein de l’EMPA pour « expliquer précisément comment les fibres libérées sont générées » et mieux contrôler cette source de pollution invisible.

 

Alexandrine Civard-Racinais

 

Qu’y a-t-il dans ma veste polaire ?

Les textiles dits polaires sont des textiles synthétiques isolants constitués de polytéréphtalate d’éthylène (PET) et d’autres fibres synthétiques. Ils sont fabriqués à partir de dérivés du pétrole, non renouvelables ou de PET issu du recyclage des bouteilles en plastique.

 

 

Image par Ryan McGuire de Pixabay

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