esturgeons sibériens

Échappés d’une pisciculture à cause des fortes de pluie de mai, des esturgeons sibériens parcourent les eaux du bassin d’Arcachon. Les promeneurs en ont découvert morts sur les plages car cette espèce ne supporte pas les eaux salées.

 

Des scientifiques essayent depuis une vingtaine d’année de réintroduire l’esturgeon européen comme Curieux.live l’expliquait cet hiver.
Le poisson connu pour son caviar ou, par les experts, pour sa chair fine peut atteindre 3 mètres et 300 kilos… Cet ascipenser sturio croisera peut-être son cousin l’esturgeon sibérien à l’embouchure du bassin d’Arcachon ! Aurait-il décidé de parcourir plusieurs dizaines de milliers de kilomètres pour dire bonjour à son cousin ?

L’histoire est plus prosaïque. Alertée par les découvertes des pêcheurs qui en prenaient dans leur filet ou des promeneurs qui en trouvaient échoués sur la plage, la préfecture de la Gironde explique dans un communiqué : « Les fortes pluies enregistrées les 10 et 11 mai 2020 ont conduit au débordement de plusieurs cours d’eau du Sud Gironde. Dans ces conditions, des piscicultures implantées à Villandraut dans le bassin du Ciron, affluent de la Garonne, ou à Biganos dans le bassin de la Leyre ont été inondées laissant échapper les poissons d’élevages, dont certains sont exotiques. »

L’esturgeon européen, Ascipenser sturio est endémique de l’estuaire de la Gironde et il peut se confondre à première vue avec l’esturgeon sibérien PHOTO Alexandre MARSAT

Exotique car ces poissons de Sibérie et du Danube, Acipenser Baeri et Acipenser gueldenstaedtii ne sont pas ici dans leurs eaux d’origine. Et d’ailleurs, ils n’apprécient guère la salinité du bassin d’Arcachon ou de la côte. C’est pourquoi, certains meurent et s’échouent sur le sable.

En revanche, ces deux espèces d’esturgeon peuvent survivre dans l’estuaire, et les eaux douces de la Garonne et la Dordogne. Sans l’aide d’un spécialiste, il est difficile de distinguer ces espèces de l’esturgeon endémique de notre région, l’esturgeon européen. Une espèce protégée comme le rappelle la préfecture de la Gironde qui exige « de relâcher vivants tous les esturgeons qui seraient pris, quelle que soit l’espèce ».    

500 tonnes de truite partent dans les rivières landaises

Un phénomène qui a eu lieu aussi massivement avec des truites d’élevage dans les Landes où, là aussi, les pluies torrentielles avaient fait déborder les piscicultures de la Haute Lande. Selon les estimations, c’est alors 500 tonnes de truites qui auraient rejoint les rivières.

Cela pourrait faire le bonheur des pêcheurs mais l’écosystème peut en être bouleversé. Hervé Jacquot, chef départemental (Landes) de l’Agence pour la biodiversité, explique à France 3 : « Si elles étaient amenées à se reproduire avec d’autres truites, ça pourrait modifié la génétique des espèces sauvages, et ça c’est pas bon. »
Sud Ouest confirmait fin mai que les pêcheurs parcouraient les bords de rivières en quête de prise de 3 à 4 kilos mais face aux risques, la Préfecture des Landes a interdit l’accès de la Petite-Leyre à Sore avec barrières et patrouilles de la gendarmerie.

 

Alexandre Marsat

Image par marin33 de Pixabay

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