dune du pyla

En partenariat avec « Sud Ouest », Curieux vous donne rendez-vous avec une « Petite leçon de sciences ». Aujourd’hui, le sable et les dunes, une petite histoire commune

1- D’où vient le sable ?

De la montagne, plus que de la mer. L’essentiel du sable que l’on trouve sur nos côtes provient de la fonte des immenses glaciers qui couvraient l’Europe jusqu’à il y a 15 000 ans. Ils ont ainsi arrasé les roches et les cours d’eau ont transporté tout ce sable sur la côte. Où il est resté d’autant plus facilement que dans le même temps, le niveau des océans montait d’une centaine de mètres, bloquant le sable sur le littoral. Le phénomène a duré jusqu’à il y a 5 000 ans, date à laquelle les plages étaient immenses.

Depuis, c’est la disette. Les grands glaciers ont fondu et, en France surtout, les barrages empêchent le sable provenant encore des montagnes d’atteindre l’océan. Il s’en crée toujours mais c’est plutôt maigre : par érosion des falaises et le broyage des coquilles de mollusques. D’ailleurs, dans certains endroits du globe, on marche sur des cadavres : le fameux sable blanc des îles est composé presque exclusivement de coraux, de coquilles et de squelettes d’animaux marins.

2- Comment s’est formée la dune du Pilat ?

La Dune du Pilat actuelle n’est guère plus ancienne que la tour Eiffel même si elle est plus petite (116 mètres au dernier comptage mais ça change tous les jours). A l’origine, il n’y a là que le plateau landais qui émerge de 2 à 4 mètres de l’océan. Puis durant les périodes les plus froides du moyen-âge où le vent souffle particulièrement, une première série de dunes se forme et même chose au XVIe siècle : on atteint alors 40 mètres. Ces dunes sont instables et, sous l’effet des vents, elles reculent malgré les plantations de pins qui les fixent un peu. C’est à la fin du XIXe que la dune atteint son aspect actuel.

Tout ceci grâce à la conjugaison de plusieurs phénomènes liés au bassin d’Arcachon : la dérive du sable est ici perturbée par les courants de remplissage et de vidange du Bassin. Il a donc tendance à s’accumuler sur le banc d’Arguin. Et ce sable humide est parfait pour qu’une fois poussé par le vent qui souffle très majoritairement de l’ouest, il se colle à la dune et continue à la nourrir, malgré l’effet d’arrasement que ce même vent a sur le sommet. C’est ce qui décuple ici particulièrement l’effet de formation des dunes que l’on trouve sur toute la côte.

3- Vrai du faux : Le réchauffement climatique fait reculer les plages

Pas encore… Il est vrai que la montée de l’océan va agir de plus en plus mais pour l’instant, il s’agit surtout de l’arrêt de l’engraissage naturel par le sable venu des montagnes qui a un effet sur l’amaigrissement des plages. L’urbanisation du littoral aussi joue un rôle en empêchant les dunes littorales de s’étaler vers l’arrière pays et d’offrir ainsi une réserve de sable.

4- Qu’est-ce qu’on fait du sable ?

Le béton est gourmand en sable : il en faut 200 tonnes pour une maison, 30.000 tonnes pour un kilomètre d’autoroute et 12 millions pour une centrale nucléaire. En tout, 300 millions de tonnes rien qu’en France pour les travaux publics. Mais on s’en sert partout : dans le verre, dans les puces électroniques, les écrans tactiles, le dentifrice, pour le délavage artificiel des jeans… en tout, ce sont entre 5 et 15 milliards de tonnes que l’humanité utilise chaque année. Alors oui, on peut toujours dire que les ressources sont évaluées à 120 millions de milliards de m³, ce qui fait un gros pâté. Mais l’essentiel n’est pas utilisable : la structure trop arrondie du sable des déserts le rend inutilisable car il ne s’amalgame pas.

Jean-Luc Eluard

Image par M W de Pixabay

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