Flowers and seed pods of opium poppy plant, Papaver somniferum.

Si vous avez raté les infos scientifiques les plus marquantes ou étonnantes, Curieux.live vous offre une séance de rattrapage

1- Au néolithique, les hommes cultivaient le pavot à opium en Suisse

De l’opium pour les hommes du néolithique habitant l’actuelle Suisse, il y a 5000 ans ? Etonnant, c’est pourtant ce que laisse à penser une étude scientifique publiée dans la revue Scientific Reports. Les archéologues dévoilent que les pavots s’étendaient dans les Alpes suisses.

Laurent Bouby, archéobotaniste à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier qui a participé à l’étude, précise à Sciences et Avenir : « Contrairement à ce que l’on a tendance à imaginer, les plus anciennes graines de pavot n’ont pas été retrouvées en Asie du sud-ouest mais sur des sites archéologiques en Méditerranée occidentale – sud de la France, Italie et Péninsule ibérique. Elle était utilisée comme aliment mais servait peut-être aussi pour un usage thérapeutique psychotrope, bien que cela soit plus difficile à prouver ».
Des cultures de pavot à opium (Papaver somniferum L. subsp. Somniferum) ont en effet été découvertes à Marmotta, village lacustre en Italie daté autour de 5500 ans ; ou encore à La Draga en Espagne. En suisse, les agriculteurs du néolithique ont permis la domestication du pavot à opium il y a entre 5 et 6 millénaires.

Les auteurs de l’étude expliquent que leurs résultats « indiquent la présence de populations mixtes de graines domestiques et sauvages appartenant au groupe P. somniferum, suggérant que la plante était déjà en cours de domestication à la fin du 4ème millénaire avant JC. Au total, ces résultats ouvrent la voie à la compréhension de la géographie et de l’histoire de la domestication du pavot et de sa propagation en Europe. »
Les graines étudiées sont celle retrouvées plus précisément sur le site palafittique de Zurich-Parkhaus Opéra.

Un article de l’Université de Bâle explique la démarche scientifique de cette étude archéologique ici.

2- Des escargots en train de naître il y a 99 millions d’années pris dans l’ambre

La semaine dernière nous vous expliquions que la méthode de rayons X de l’ESRF permettaient de découvrir des insectes piégés dans des coprolithes il y a 230 millions d’année. Cela permet d’aller beaucoup plus loin que ce que nous offre l’ambre.
Mais l’ambre n’a pas dit son dernier mot. Des scientifiques ont réalisé une incroyable découverte : un gastéropode en train de donner naissance à ses cinq bébés tout juste expulsés mais  figés avec lui dans l’ambre il y a 99 millions d’années !

La pièce trouvée en Birmanie a fait l’objet d’une étude scientifique publiée dans Gondwana Research où l’escargot adulte est décrit. Et il s’agit d’une nouvelle espèce nommée Cretatortulosa gignens. L’ambre provenant de la résine de conifère, il est possible que l’escargot se soit approché d’un peu trop près d’une coulée de sève… mortelle.

Dans l’abstract de leur étude, les scientifiques se réjouissent : « L’excellente conservation de la coquille, des tissus mous de l’escargot femelle et des nouveau-nés fraîchement libérés, ensemble, révèle des détails importants sur l’histoire biologique de la viviparité chez les escargots terrestres. De plus, ils fournissent des informations sans précédent sur la morphologie, la reproduction et la paléoécologie des Cyclophoroidea mésozoïques. »

L’ambre par sa transparence n’a pas fini de révéler de nombreux secrets sur les espèces ainsi piégées entre 5 et 130 millions d’années.

 

Alexandre Marsat

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