Conduire une voiture sur un circuit 22 dimanches dans l’année, voilà comment on pourrait résumer la Formule 1. Méconnue, cette discipline demande un entrainement de haut niveau et des conditions de conduites bien souvent très compliquées. Est-ce un véritable sport de haut niveau ? Démêlons le vrai du faux

Conditions de course, chocs, vitesse, la Formule 1 est-elle vraiment un sport ? Comparativement au football ou au rugby, où des caractéristiques vous amènent à jouer d’une certaine façon ou un à certain poste, un ou une pilote de F1 se doit de correspondre à de multiples critères et exigences physiques élevées pour mériter sa place et être performant. Mais pourquoi leur entraînement est digne des plus grands sportifs de haut niveau ?

Un paradoxe physique

Ces exigences physiques créent un paradoxe : le pilote doit prendre du muscle, mais peu de volume. En cause un cockpit très réduit. Sa largeur tourne autour des 55 centimètres, et il est fait sur-mesure. Le baquet est moulé pour correspondre exactement à la morphologie du pilote, qui ne peut pas prendre 1 kilo de trop.
Autour de ses jambes, sont disposées des mousses « de rembourrage » pour le protéger. La taille des jambes ne doit donc pas changer car cela pourrait créer des points de pression désagréables pour le pilote, d’autant plus lorsqu’il est lancé à plus de 300 km/h sur un circuit.

Enfin, le pilote possède un entrainement particulier pour ses réflexes. Valtteri Bottas (Mercedes) a été le plus rapide avec un temps de réaction de 0,201 seconde.

Des circuits et des courses exigeantes

En fonction des circuits, les efforts demandés ne sont pas les mêmes. Certains tracés sont difficiles du fait de leur dénivelé, leur vitesse, ou les puissances d’accélération encaissées par le pilote lors des virages ou freinages.

Le tracé de Silverstone, par exemple, offre une grande vitesse et des enchainements de virages rapides qui génèrent jusqu’à 5G dans le cockpit. Ce poids est un calvaire pour le pilote. Jean Alesi, ancien pilote en Formule 1 s’était d’ailleurs livré sur cette sensation : « Pendant un virage à droite, si votre tête part à gauche, c’est extrêmement gênant pour piloter ». À ce moment-là, le casque, les protections et la tête pèsent une dizaine de kilos. Tout ce poids multiplié par 5, l’entraînement de la nuque du pilote est très précieux.

Des conditions climatiques éprouvantes

Enfin, le Grand Prix de Singapour est sans doute un des plus durs pour l’organisme du pilote. Le taux d’humidité généralement supérieur à plus de 80%, la température de la piste dépassant souvent les 50°C. Et s’ils possèdent tous une gourde, celle-ci située près du moteur monte souvent en température, se transformant en eau à thé. L’ancien pilote français avait d’ailleurs indiqué « Après mon premier Grand Prix à Kuala Lumpur, il a fallu que je m’assoie après la course, je voyais des étoiles ». Plus récemment, Lewis Hamilton avait frôlé le malaise sur le podium dû à la chaleur en piste, près de 58°C sur l’asphalte du Hungaroring à Budapest.

Toutes ces contraintes et conditions compliquées expliquent en quoi la Formule 1 est un sport difficile. Celui-ci mélange adresse, précision, mais aussi endurance, résistance, et une grande réflexion en termes de stratégie. C’est sans doute dans tout cet équilibre que réside le profil d’un bon ou d’une bonne pilote de F1.

Ronan Baroni

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

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