Quand le froid s’installe, on aimerait faire comme ces animaux qui hibernent : rester au chaud dans notre tanière, sous la couette. Sauter l’hiver. Mais tous les animaux n’hibernent pas, et nous faisons partie des mammifères qui doivent se lever tous les matins. On ne peut pas gagner sur tous les plans…
Les hibernants n’ont pas un calendrier dans la tête, ils basculent en hibernation quand les températures atteignent un seuil critique, un point déterminant pour leur métabolisme : quand les premiers frimas arrivent et que les stocks de nourriture s’épuisent; quand, même avec un bon pelage, il vaut mieux rester au chaud et au sec. Intelligentes, ces bêtes !
Tout le corps fonctionne alors au ralenti. Le cœur bat moins fort, la respiration décélère et la température corporelle diminue. Les hibernants basculent en hypothermie. À l’inverse, les animaux qui n’hibernent pas se réveillent dès qu’il fait trop froid, pour s’activer, faire circuler le sang et donc réchauffer le corps. Entre les hibernants et les non-hibernants, toute la différence vient d’un récepteur situé au sein des neurones. Savamment baptisé TRPM8, ce récepteur lance un signal d’alerte quand le froid est ressenti. Chez les hibernants, ce cher TRPM8 ne s’enclenche pas quand le gel arrive.
Réserve de graisse ou micro-réveil pour se nourrir
Si vous êtes adepte des bons petits plats d’hiver, vous vous demandez comment font les hibernants pour tenir toute une saison sans manger ?
Ces animaux, dont le plus connu est la marmotte, font des réserves de graisse que leur corps en léthargie utilisera. Certains mammifères et micromammifères (rongeurs) vont ainsi doubler leur poids pour préparer leur hibernation.
D’autres petits malins, réfugiés au chaud dans un terrier ou dans une cavité, s’entourent, eux, de nourriture qu’ils pourront dévorer pendant leurs différents réveils au cours de leurs semaines d’hibernation. C’est là qu’il convient de faire la différence entre hibernation et hivernation. Dans le premier cas, comme on l’a vu, le corps abaisse sa température et se met en « veille ». Dans le second, on passe juste l’hiver au chaud en se préparant un nid douillet pour roupiller selon son envie. C’est le cas de l’ours. Et vous, seriez-vous plutôt ours ou marmotte ?
Alexandre Marsat