Vade retro satanas : à la vue du gras dans votre assiette, vous redoutez déjà de grossir. Du gras du plat au gras du ventre, il n’y a qu’une bouchée. Pas forcément…

Les fins gastronomes et les amateurs de bonne chair vous le diront : « le gras, c’est la vie ! ». Un slogan à faire pâlir toutes les personnes qui surveillent leur ligne. Et pourtant, même les nutritionnistes ne condamnent pas unilatéralement les graisses. Tout d’abord, le gras est véritablement indispensable à la vie ! Il est présent dans de nombreux aliments. Il est nécessaire de distinguer les différents types de gras pour y voir plus clair : les mono-insaturés, les polyinsaturés et les acides gras saturés.

Les matières grasses ont longtemps été pointées du doigt, accusées des pires maux : maladies cardiovasculaires en tête et évidemment embonpoint. Pourquoi ? La faute à une étude qui liait graisses et indice de masse corporel (IMC) trop élevé.  La théorie plaisante est battue en brèche depuis longtemps par les scientifiques, trop souvent en vain.

Apport énergétique

Car les graisses, ou disons plutôt les lipides (molécules), sont intéressants. Comme le rappelle l’ANSES, les lipides font parties des trois constituants des aliments avec les glucides et les protéines. En cela, ils occupent une fonction primordiale dans l’apport énergétique, en stockant l’énergie. Ils ont également un rôle dit « structural », essentiel pour nos cellules. Les recherches sur les Oméga-3, présents dans les poissons gras comme le saumon, ou dans l’huile de colza et de soja, montrent tout leur intérêt pour le bon fonctionnement cérébral.
Les lipides permettent aussi la synthèse de plusieurs hormones et ont même un effet bénéfique contre le cancer.

« C’est pas gras, le confit ! »

En dépit de cette guerre contre le gras, aucune observation n’indique clairement une diminution de l’obésité ou des maladies cardiovasculaires dans la population générale. Pour réhabiliter le gras, plus besoin d’affirmer, comme dans le film Le Bonheur est dans le pré, « C’est pas gras, le confit ».

Maintenant, cette petite brioche qui peut vous donner un aspect moelleux séduisant n’est tout de même pas sans conséquences.  Car tout est question d’équilibre : il faut savoir varier, afin que notre alimentation réponde à l’apport nutritionnel nécessaire, tout en évitant de rester sédentaire.

Bref, faire de son déjeuner un plateau de chips avant d’aller passer l’après-midi devant la télé n’est pas recommandé. Mais revenons à notre bouée : ce gras excédentaire augmente le risque de mort prématurée. Or ce gras-là n’est pas directement lié aux aliments gras consommés mais à un excès énergétique venant de toute l’alimentation, notre métabolisme et notre hygiène de vie. Bref, le gras n’est pas notre ennemi !

Alexandre Marsat

Cet article est issu du livre 100 Fake news face à la science publié par Curieux chez First éditions

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