Il existe de nombreux a priori sur les poils. En grande majorité, ces idées reçues stigmatisent les femmes et racontent que leur pilosité n’est pas hygiénique. Démêlons le vrai du faux 

Dans l’Histoire, les hommes et les femmes ont toujours été inégaux face aux poils. Les hommes ont toujours porté fièrement leur pilosité, symbole de sagesse et de virilité. Pour les femmes, les standards de beauté n’ont pas évolué dans le même sens et insistent de plus en plus sur le caractère glabre de la peau qu’elles doivent arborer. 

Petit à petit avec l’essor de nouveaux outils d’élimination des poils dans les années 2000, l’épilation devient une cosmétique pour la femme.  

45 % des femmes s’épilent les aisselles  

Même si le mouvement Body Positive, mouvement qui prône l’acceptation du corps, est en essor ces dernières années, les femmes subissent toujours les dictats sexistes de la beauté au féminin.  

Selon un sondage de l’Ifop sur les pratiques dépilatoires en 2021, 45 % des femmes interrogées s’épileraient au moins une fois par semaine les aisselles et 28 % le pubis. Une étude américaine publiée par la revue médicale JAMA Dermatology révèle que 6 femmes sur 10 vont jusqu’à l’épilation intégrale du pubis. Certaines participantes à cette étude rapportent que c’est avant tout pour l’aspect esthétique, afin de signifier leur féminité. Or, selon cette même étude, 60% des femmes pratiquant l’épilation de ces zones, seraient motivées par une question d’hygiène.  

Des bienfaits sur la santé de tous  

Les injonctions basées sur des stéréotypes de genre ne doivent pas affecter vos choix lorsqu’il s’agit de votre corps. Contrairement à cette idée reçue, les poils sont hygiéniques et présentent de nombreux bienfaits pour le corps des femmes et des hommes.  

Par exemple, lorsqu’il fait chaud les poils au niveau des aisselles retiennent la sueur près de la peau et donc hydratent et rafraichissent l’organisme pour réguler la température du corps. Ils jouent également ce rôle thermorégulateur lorsqu’il fait froid, en se dressant sur la peau pour la réchauffer, c’est le phénomène de « chair de poule ».  

Côté dermatologie, les poils ont aussi un avantage concret. Ils sécrètent une protéine, la kératine, qui permet de garder la peau imperméable et souple. Sur le pubis, ils propagent des phéromones sexuelles, hormones favorisant l’attirance sexuelle entre les individus.  

Ils forment surtout une barrière protectrice contre les microbes et les bactéries notamment. Une étude menée par le département d’urologie de l’Université de Californie en 2016 révèle les personnes ayant eu recours à la dépilation du pubis sont 80% plus nombreuses à avoir contracté une infection sexuellement transmissible (IST).  

De nombreux comptes féministes sur les réseaux sociaux comme Period Studio ou Le sens du poil tentent d’éduquer sur divers sujets tabous comme la pilosité notamment. La plupart d’entre eux prônent l’acceptation de soi en déconstruisant des clichés découlant du sexisme.  

Malgré tout, les commentaires misogynes venant de femmes ou d’hommes prolifèrent. Il reste donc encore beaucoup de prévention et d’éducation à faire en ce qui concerne l’hygiène et la pilosité.  

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde année de cette école de journalisme. 

Lucie Gabryk 

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