Toutes celles et tous ceux qui ont pratiqué un sport où le choc peut survenir à tout moment se souviennent de la bombe magique que l’entraîneur applique illico sur la zone endolorie.

Au foot comme au rugby, le jet froid de la bombe permet de sauver le score après un tacle mal placé ou un placage plus sec que d’habitude. Il a transformé bien des entraîneurs en soigneurs d’un match.

Les spectateurs peuvent croire à une énième preuve de « cinéma sur pelouse » tant l’effet de la bombe semble être de la poudre de perlimpinpin. Le sportif qui se tordait de douleur quelques secondes auparavant se relève aussitôt… En réalité, cette thermothérapie permet non pas de faire disparaître le mal, mais d’éliminer la sensation de douleur. Le froid, ainsi appliqué, va agir sur les neurotransmetteurs, bloquant l’alerte de la douleur avant qu’elle arrive au cerveau. Le mal est bien là, mais le cerveau ne l’enregistre pas. Le froid a un autre avantage : il va diminuer la formation de bleus et d’œdèmes, car il agit sur la circulation sanguine en comprimant les vaisseaux sanguins (vaso-constriction).

La technique est connue de la médecine traditionnelle depuis des siècles. Son pendant est l’application de chaud qui, à l’inverse, va faciliter la circulation sanguine, permettant alors la décontraction des muscles et la « réparation » des cellules.

Hippocrate et la cryothérapie


Aujourd’hui, certains se mettent même à aimer le grand froid : la cryothérapie est une technique qui depuis peu a pris une nouvelle envergure. Le principe ? Utiliser de l’azote liquide dont la température frôle les – 160 °C. La vasoconstriction est alors immédiate et plus généralisée. Vous n’avez pas de caisson de cryothérapie à la maison ? Utilisez le célèbre sac de légumes surgelés, que vous appliquerez sur la partie du corps douloureuse. Sans atteindre les – 160 °C, le froid est important.

Alors, placez un linge sur votre peau pour éviter toute brûlure. Eh oui, le froid peut aussi brûler…

Si Hippocrate testait lui-même la cryothérapie il y a 2 400 ans contre la douleur avec de la glace ou de la neige, les avancées de la médecine moderne lui ont trouvé de nouvelles applications : les chirurgiens ont mis au point la cryochirurgie pour cibler et détruire certaines tumeurs.

Alexandre Marsat

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