Les nouvelles projections sur le climat futur de la France font état d’un réchauffement supérieur à ce qui était envisagé. On en connait déjà les grandes tendances

+ 3,8° degrés d’augmentation des températures moyennes annuelles par rapport au début du XXe siècle. Ce chiffre, qui fait chaud dans le dos, est le résultat de nouvelles projections sur le climat futur de la France publiées le 4 octobre 2022, dans la revue Earth Systems Dynamics. En combinant projections climatiques et observations, des chercheurs du CNRS, de Météo France et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS) ont revu à la hausse les températures qui nous attendent en 2100. Et ce dans un scénario d’émissions modérées de gaz à effet de serre.

2022 année la plus chaude depuis le début du XXe siècle

Pour avoir une idée de ce qui nous attend demain, il suffit de regarder un peu en arrière… En 2022, l’anomalie de température a atteint + 2,9° C en moyenne annuelle par rapport à l’ère pré-industrielle. Cette année a également été marquée par trois vagues de chaleur, et un déficit de précipitations de -25% en métropole par rapport à la moyenne des 30 dernières années. 

Autant de « caractéristiques attendues dans le cadre du réchauffement climatique dûes aux activités humaines » avait rappelé la climatologue Valérie Masson-Delmotte lors de la présentation du rapport annuel  2023 du Haut Conseil pour le Climat (HCC). Si 2022 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, ce record sera sans doute bientôt battu. « Des années comme celles que nous avons connues, nous en aurons d’autres, et plus intenses. »

Des étés encore plus chauds et secs en 2100

En 2100, sur la base des nouvelles projections sur le climat futur de la France, « les étés pourraient être en moyenne 5 °C plus chauds », souligne Julien Boé, directeur de recherche au CNRS (CNRS/CERFACS) et co-auteur de ces travaux. Concrètement, nous serons confrontés à « des pics de chaleur beaucoup plus fréquents et chauds, avec des températures extrêmes qui dépasseront 45°C, voire 50°C, à certains endroits ».

Il faudra aussi faire face à des périodes de sécheresses plus longues et plus intenses en raison d’une baisse des précipitations en été, « de l’ordre de – 20% à – 30% », associée à une augmentation de l’évapotranspiration en hiver et au printemps qui contribue aussi à l’assèchement des sols. « Dans ces conditions, l’un des points clés sera comment maintenir les ressources en eau et comment les utiliser ».

Vivre dans un climat à + 3,8°C

Comment vivre dans un climat à + 3,8°C ? Nul ne le sait encore. Mais il y a urgence à « Acter l’urgence et engager les moyens », titre du rapport 2023 du HCC. Urgence aussi à accélérer la réduction de nos émissions de GES pour limiter autant que possible le réchauffement du aux activités humaines, tout en essayant autant que possible d’adapter la société aux changement inédits qui se profilent. 

L’annonce du 3ème plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), « dans un scénario pessimiste d’une hausse des températures de 4°C d’ici à 2100 », est attendue d’ici la fin de l’année. Du point de vue des experts du climat, il s’agit hélas désormais d’un scénario réaliste auquel nous devons tous nous préparer.

Alexandrine Civard-Racinais

A lire sur Curieux.live : Comment le corps humain peut-il supporter des températures de + 40°C ? Le vécu et l’expérience de Christian Clot, explorateur.

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