Portrait of a young woman with red hair and freckles. In the background is a wheat field. She is relaxed and looking at the horizon. Sunset light

L’air est réputé plus pur à la campagne, beaucoup ont déménagé dans les zones rurales à la suite des différents confinements pour cette raison. Mais, l’air y est-il vraiment plus sain ? Démêlons le vrai du faux

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Il est naturel de penser qu’en vivant à la campagne, nous serions moins exposés à la pollution. Depuis les années 1970, face aux préoccupations de santé publique dû aux 40 000 décès annuels attribuables aux particules fines, les études ont émergé sur ces questions. Elles démontrent que les « polluants peuvent circuler vers des zones éloignées des lieux d’émissions. Ceux émis par les villes peuvent polluer les campagnes, et inversement » comme l’explique cette étude française publiée en 2016.

Deux facteurs sont à l’origine de la dégradation de la qualité de l’air. Les polluants dits naturels (volcans, feux forêts…) d’une part, et la pollution anthropique, induite par l’activité humaine. En zone rurale, la présence de nombreux végétaux dont le rôle est d’assainir l’atmosphère en absorbant les émissions de CO2, n’est pas suffisante pour prévenir la dégradation de la pureté de l’air.   

Dans les zones urbaines, les pollutions, à la fois en phase gazeuses et particulaires sont importantes. Elles proviennent de la concentration des industries, du trafic routier mais également des activités domestiques puisque la majorité de la population française est concentrée dans les villes. La qualité de l’air en zone urbaine est quotidiennement détériorée et s’étend sur les campagnes.  

Un bol d’air pur à la campagne ?

En zone rurale, l’industrialisation et les problématiques routières étant moindre, l’air y est-il plus pur ? C’est faux. Les pollutions sont nombreuses à la campagne, et les activités agricoles y jouent un rôle central. Elles induisent l’utilisation de produits chimiques (pesticides, produits phytopharmaceutiques…) et de pratiques tels que l’épandage qui émettent des particules venant altérer l’air que nous respirons.

Ces particules toxiques sont des « polluants complexes différenciés par leur diamètre. Les plus fines sont les plus dangereuses pour la santé car elles pénètrent facilement et durablement dans l’organisme » comme l’indique l’Ademe sur son site. Ces polluants dits primaires, proviennent aussi du chauffage des habitations. En effet, les cheminées et poêles, par la combustion, vont relâcher de grandes quantités de particules dans l’atmosphère. En hiver, certains villages de campagne battent ainsi des records de pollution.  

La localisation rentre aussi en compte. A la montagne, certains villages sont situés dans des « vallées enclavées » ce qui empêchent l’air de circuler normalement. Le relief montagneux rend plus propice l’accumulation de de particules polluant l’atmosphère. Se réfugier à la montagne n’est donc pas la solution  pour « respirer un bon bol d’air pur » comme on le rappelait dans Curieux.live.

Pourtant, l’étude de l’Agence européenne pour l’environnement de 2021 déclare la ville de Pau, ville de moyenne taille et située au pied des montagnes, comme l’endroit en France avec la qualité d’air la plus pure. L’air est tout aussi pollué en campagne qu’en ville, seul les causes peuvent différer.  

Cannelle Bri

Article réalisé dans le cadre d’un partenariat sur le Fact Checking entre Curieux et l’EFJ Bordeaux avec les étudiants de seconde et troisième années de cette école de journalisme.

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