vaccin

Les vaccins sont généralement administrés, en amont, pour prévenir et éviter certaines maladies. Certains d’entre eux peuvent-ils être utilisés également pour soigner ?

La vaccination préventive consiste à administrer à une personne en bonne santé (et saine de l’infection visée) une forme atténuée ou inactivée d’un agent infectieux.  Son système immunitaire, en réaction, va élaborer une réponse, incluant souvent des anticorps, capable parfois bien des années plus tard de reconnaître l’agent infectieux et de le détruire.

Aujourd’hui encore, selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les vaccinations sauvent la vie de 2 millions de personnes chaque année dans le monde.

Le jeune Joseph sauvé de la rage par Pasteur

Mais les vaccins n’ont pas toujours que des vertus préventives. Rappelez-vous : le « père de la vaccination », Louis Pasteur, à la fin du XIXe, arrive à sauver le jeune Joseph, mordu par un chien enragé, grâce à une série d’injections préparées à partir du virus de la rage. Il s’agit bien dans ce cas-là d’un acte curatif et non préventif.

« Face à une maladie comme la rage qui se développe lentement, sur plusieurs mois le plus souvent, la vaccination avec du virus rabique inactivé, si elle est faite rapidement (le plus tôt possible dans les 48h après la morsure), permet en effet d’induire l’apparition rapide d’anticorps protecteurs », explique Philippe Vincendeau, professeur de biologie à l’Université de Bordeaux. « C’est cependant un cas exceptionnel lié à l’évolution de la rage. La plupart des maladies infectieuses ayant un développement rapide, ce procédé n’est pas duplicable à d’autres pathologies ».
De fait, les vaccins existants sont aujourd’hui essentiellement préventifs.

Un vaccin curatif contre le SARS-CoV-2 ?

De nombreuses recherches cependant explorent cette voie pour des traitements de cancers, de maladies auto-immunes, contre le VIH ou même la maladie d’Alzheimer… Selon l’Inserm, le vaccin thérapeutique n’en est qu’à ses débuts et s’annonce comme une petite révolution du XXIe siècle. Ces recherches ouvriraient-elles dès lors une voie thérapeutique dans le cas du SARS-CoV-2 ?

Pour Philippe Vincendeau, la priorité est de bien connaître les constituants de ce nouveau virus susceptibles d’être utilisés pour la vaccination et d’identifier la réponse immunitaire protectrice qu’il faudra induire. « L’élaboration d’un vaccin est très complexe. Quand on immunise avec un élément infectieux vivant ou atténué ou une molécule, il faut en effet faire attention car ces molécules sélectionnées peuvent être voisines des nôtres, ce qui peut provoquer chez l’individu des phénomènes auto-immunitaires. Le remède peut être pire que le mal ».

Les différentes recherches et tests cliniques, notamment sur le vaccin contre l’hépatite B, ont bien mis en avant également combien le développement d’anticorps est très différent selon les individus. « Toute la difficulté dans l’élaboration d’un vaccin est donc de faire en sorte que la réponse immunitaire soit efficace pour l’ensemble de la population. C’est ce sur quoi travaille prioritairement la recherche pour élaborer un vaccin préventif contre le Covid-19. Ensuite, dans un second temps seulement, la possibilité d’un vaccin curatif pourra être étudiée ».

Marianne Peyri

 

Le BCG : un cas à part

Le vaccin BCG, utilisé pour prévenir la tuberculose, peut parfois être administré pour renforcer de façon non spécifique la réponse immunitaire globale dans d’autres pathologies telles que les leucémies, les cancers…

Image par Angelo Esslinger de Pixabay

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